La logistique des matières dangereuses à l’heure de la réglementation post-Lubrizol

La logistique des matières dangereuses
à l’heure de la réglementation post-Lubrizol !
par Alban BOIDRON, Responsable Sécurité Matières Dangereuses du Groupe BLONDEL

Une logistique des matières dangereuses dotée d’une Défense Incendie considérablement amplifiée !

L’une des évolutions majeures de la réglementation post Lubrizol concerne le calcul du besoin en eau pour les pompiers lors d’un incendie. En effet, ce calcul n’est plus établi sur 2 heures mais désormais sur 3 à 4 heures. Ainsi, les entrepôts ICPE doivent doubler leurs capacités pour assurer la continuité de l’eau sur 3 à 4 heures, via des solutions internes ou externes. Bien que certains acteurs aient fait le choix de signer des conventions d’échanges d’eau avec des entreprises voisines, nous pensons pour notre part qu’il est essentiel de privilégier l’autonomie dans la création de réserve en eau, notamment en augmentant les capacités d’eau des cuves de sprinklers et en multipliant les bassins extérieurs, assurant ainsi une sécurité renforcée.

Par ailleurs, le système de détection automatique de l’incendie, désormais obligatoire, doit être uniformisé et centralisé, peu importe l’étendue du site concerné. À cet égard, nous avons fait le choix de relier notre système de détection automatique d’incendie de nos différents entrepôts, qui s’appuie sur un double système de transmission IP et GSM. Grâce à ce dispositif permet d’alerter immédiatement le poste de garde, le poste central et la direction logistique afin de gagner en réactivité en cas de sinistre. En effet, les premières minutes sont capitales pour limiter le préjudice d’un incendie.

Défense incendie des liquides inflammables

Parmi les évolutions post-Lubrizol, la défense incendie des liquides inflammables a été renforcée selon trois volets. Le dimensionnement du système de drainage, les équipements d’autonomie et le bassin de rétention sont les principaux axes. À cet égard, nous avons installé un système de drainage tous les 500 m², capable d’évacuer jusqu’à 1 000 m³ par heure. Ce système vise à éviter un feu de nappe sur une large superficie. Pour améliorer notre autonomie, nous prévoyons d’ajouter un canon à mousse. Celui-ci complétera les sprinklers sur notre site de Chalon-sur-Saône et empêchera la ré-inflammation des liquides dans le bassin de rétention.

Ainsi, en 2026, le stockage de « contenant fusible » sera interdit, au-delà d’une certaine capacité et dangerosité des matières. Par conséquent, il sera donc nécessaire pour les industriels de revoir le conditionnement des produits inflammables et les logisticiens d’y veiller.

Une maîtrise des effets inhérents à un incendie réhaussée !

Lors d’un incendie, les matières dangereuses dégagent des produits de décomposition qui génèrent des flux thermiques ou toxiques. Aujourd’hui, les entrepôts ICPE doivent réaliser une étude de danger sur un périmètre beaucoup plus large. Cette étude permet de mieux appréhender et contenir les effets de scénarios d’accidents : incendie, dispersion de produits ou rayons toxiques. En outre, l’étude de danger doit garantir au logisticien une connaissance des produits de décomposition liés aux matières dangereuses stockées. En effet, cette connaissance est essentielle en cas d’incendie ou d’accident.

Par ailleurs, le logisticien doit pouvoir, en quelques heures réaliser des prélèvements et confier les échantillons pour les faire analyser par un laboratoire accrédité. De plus, il doit également fournir un état précis du stockage des grandes familles de produits dangereux à « l’instant t ». En effet, un des autres enseignements de l’accident de Lubrizol, c’est la nécessité pour le logisticien d’instaurer une communication plus accessible et transparente à destination des acteurs publics et des citoyens !

En conclusion, la réglementation post-Lubrizol a renforcé les prescriptions pour prévenir et gérer les incendies dans les entrepôts ICPE. Ainsi Le Groupe BLONDEL SOBOTRAM a choisi d’innover dans la prévention et la protection incendie. Nous nous appuyons sur notre expérience « terrain » et sur nos nombreux partenaires. De plus, demain, l’IA permettra de modéliser plus finement les flux thermiques et toxiques. Cela aidera à identifier de nouveaux effets sur des zones élargies. Entre innovation et défis réglementaires, nous devons insuffler une nouvelle culture du risque incendie. Ceci concerne à la fois nos équipements et nos meilleures pratiques.

Les médias en parlent : SOBOTRAM

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